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Du champagne, un cadavre et des putes est fini d’écrire ! |
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(Le dessin d’illustration est de Face Cachée (Bravo et merci à lui !) Il a été réalisé pour le tome IV de Du champagne, un cadavre et des putes.)
Le 12 octobre dernier, à 22h05 précises, j’ai posé le point final à la dernière partie de Du champagne, un cadavre et des putes. Quasiment quinze ans après avoir entamé le projet. Je n’ajoute rien : ce serait trop ou trop peu…
Deux mois plus tard, après l’avoir relue, corrigée et laissé reposer plusieurs fois, je peux vous dire, sans aligner trop, trop de conneries, ce que je pense de cette partie III (le retour au polar).
Eh bien !…, ça ressemble exactement à ce que je rêvais d’écrire ! Je crois même que c’est la première fois que ça m’arrive, qu’un projet, une fois réalisé, ne soit pas sensiblement différent de ce que j’avais imaginé en amont. C’est bref – 113 pages : si !, c’est possible ! –, hyper rythmé, sans (presque ?) aucun gras, juste des infos et des rebondissements distillés en… quatrième vitesse (les connaisseurs apprécieront) dans le but de révéler l’identité de l’assassin au lecteur – avec tout de même quelques gardes à vue à la brutale et la folle aventure du couple Lauranne-Lespalettes qui dépérit en arrière-plan histoire d’assurer une ambiance un peu sale à l’ensemble… Bref, le pur polar avec, comme il se doit, la longue scène finale (28 pages que j’ai écrites presque d’un seul jet en trois jours) dans laquelle l’enquêteur explique à l’éventuel lecteur qui n’aurait pas déjà tout compris – mais bon !, vous !, vous êtes MerveilleuX !, alors, forcément, vous avez déjà tous deviné qui a tué Alice… – tout des mille et un détails du déroulement du crime et des motivations profondes de l’assassin.
Et c’est d’ailleurs dans cet ultime morceau de bravoure que le polar est vraiment high level ! Je veux dire que si tout ça est très codifié, très – délibérément – exercice de style, on n’est pas non plus dans du Simenon dans lequel toute l’analyse psychologique consiste à expliquer que le meurtrier assassine des femmes avec un couteau parce que sa maman l’a trop aimé et qu’il est fils de boucher (je vous jure que je n’invente ni ne caricature rien : vous pouvez vérifier par vous-même en lisant Maigret tend un piège…), ou dans du Manchette dans lequel – ne cherchez surtout pas plus loin ! – l’assassin est nécessairement un fasciste au service du grand capital… Là-dessus, je suis hyper tranquille : non seulement la construction de l’intrigue et de ses rebondissements, c’est béton de chez béton, le style, ça va !, j’écris pas pire le français (et peut-être même mieux, non ?) que le plumitif de base, mais en plus, l’analyse des motivations profondes de l’assassin, ça va chercher un peu beaucoup plus loin que dans un roman noir ras du front.
Bref, j’avais conscience – et vous aussi, j’en suis sûr – que le retour au polar en guise de conclusion était méchamment casse-gueule et que, après un roman aussi riche et aussi singulier, terminer par un exercice de style codifié, ça pouvait s’avérer pas mal décevant, aussi impatient soit-on de connaître – enfin !, après 2.500 pages ! – le nom de l’assassin. Mais je crois que, a contrario, voilà une fin qui se tient debout sans qu’on n’ait trop envie de lui balancer un coup de pied dans les béquilles et qui ne fait pas honte à l’ensemble.
Après, éternelle question – enfin non…, pas éternelle, elle a juste quasiment (on a dit) quinze ans… –, est-ce qu’un début et une fin sous la forme d’un polar pas mal réussi qu’on a, entre les deux, rempli jusqu’à en dégueuler avec un roman social, un roman d’amour initiatique et une interminable monographie militante sur la question politique et psychologique de la prostitution, est-ce qu’un tel sandwich exagérément copieux est digérable par le moindre lecteur, devrait-il être un ogre dévoreur de romans ? Est-ce que l’ensemble vaut au moins autant que la somme de chacune de ses parties ? Est-ce que le tout ressemble à un bon roman ou juste à truc expérimentalo-foutraque qu’on peut – au mieux… – estimer en regard du travail et de l’ambition investies ?
Je laisse la réponse à chacun d’entre vous, à la postérité – et à la suite de cette Encyclique (à lire absolument, je le répète, au moins en diagonale).
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Writer’cut vs
editor’s cut ! |
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Une nouvelle version quatre fois moins longue et en un seul tome de Du champagne, un cadavre et des putes publiée en 2025 ?
Je suis tombé il y a quelques mois sur cette citation de Mallarmé : « Un grand écrivain se remarque au nombre de pages qu’il ne publie pas. » Je l’avais mise de côté un peu pour me foutre de la gueule du grand homme dans un tweet façon Et Victor Hugo dans tout ça ?...
Et puis, malgré tout, insidieusement peut-être, cette phrase a fait du chemin dans ma tête et a contribué à achever de mettre en ordre un fil que je tirais de plus en plus nettement depuis un très long moment.
Vous connaissez tous, j’imagine, l’expression director’s cut qui désigne la version longue d’un film telle que l’aurait souhaitée le réalisateur si le producteur, privilégiant le pragmatisme et la rentabilité, ne lui avait pas imposé une version plus courte et, partant, plus efficace.
Dans la pratique, aujourd’hui du moins, l’ordre naturel des choses, c’est, en premier lieu, cette version producer’s cut qui sort en salle et, si d’aventure le film remporte l’adhésion d’une communauté de fans suffisamment nombreux et motivés pour qu’une seconde version nettement plus longue puisse trouver sa place dans des salles sans que celles-ci ne soient désespérément vides, hop !, là !, on fait péter le director’s cut pour la plus grande satisfaction du réalisateur et de ses aficionados – et même de la totalité de la chaîne de commercialisation qui trouve là l’occasion de vendre deux tickets de cinéma par personne pour le même budget de production…
Tout ça me hante – ou, au minimum, vraiment au minimum, me tarabuste – depuis des années à propos de Du champagne, un cadavre et des putes. Sauf que…, comme j’ai le chic pour tout faire à l’envers, moi, comme un con – et, aussi, comme quelqu’un qui est libre comme l’air (ou, plutôt, comme un animal sauvage dans le Grand Nord…), sans éditeur ni contraintes d’efficacité ou de format –, j’ai sorti le writer’s cut AVANT l’editor’s cut : grave erreur (ou pas) (vous me direz) !
Anyway, je plaide l’incompétence, et si d’aucuns veulent m’agonir d’injures pour leur avoir refiler trois tomes indigestes à lire au lieu de leur proposer d’entrée un seul tome plus raisonnablement efficace, aucun souci, faites-vous plèze : je prétends depuis toujours – malgré l’image très fausse qui me colle à la peau et au gel pour les cheveux – que je ne cultive que le doute. Et ceux qui suivent ce work in progress depuis le début ont dû m’entendre plus d’une fois filer la métaphore de Christophe Colomb quittant l’Espagne pour rejoindre les Indes par l’ouest et qui, en ne sachant pas où ni comment il allait atterrir, a découvert un nouveau monde. Disons que j’ai depuis le début de l’écriture de ce bouquin le désir – conscient, avoué et assumé – d’aller vers l’inconnu quitte à prendre le risque de sombrer corps et âme plutôt que de faire un trajet cartographié mille fois par des tonnes de marins avant moi. C’est très prétentieux, j’en conviens, et peut-être un challenge trop grand pour un marin d’eau douce qui a plus souvent navigué sur les égouts de l’underground que sur la haute mer de la Littérature Française…
À cela vous pourrez me rétorquer – en partie à juste titre – un cinglant Eh !, Vaquette !, que tu ne sois pas – et que tu ne veuilles pas être – le capitaine d’un paquebot de croisière qui tourne en rond dans les Caraïbes ou d’un porte-conteneurs qui fait cinq fois par an le même aller-retour Rotterdam – Shanghai, je le comprends parfaitement ! Mais c’est un peu beaucoup limite que tu prétendes participer à la Route du Rhum en ne maîtrisant pas les fondamentaux de la course au large ! Et, en plus !, en te la pétant sur le mode Vous allez voir ce que vous allez voir, même pas peur !, je vais faire le tour du monde sur mon canoë gonflable acheté à Decathlon, avant de chouiner comme une merde au détour d’une Encyclique parce qu’après quinze ans à avoir cherché ton chemin sans boussole ni compas, tu te dis qu’il serait plus sage de commencer par déjà essayer de sortir du golfe de Gascogne en jetant par-dessus bord les 2.500 kilos de pages que tu as accumulés comme un con et qui t’ont fait couler…
C’est une façon de voir les choses et, si l’enjeu est que je me traîne à genoux en me fouettant le dos avec une discipline pour avouer en public ma très grande incompétence – bien réelle si on veut, je n’ai aucun problème à vous le concéder au besoin –, je m’en bats les yocs : une seule chose compte à mes yeux, c’est que mon roman arrive à bon port, que ce soit aux Indes, à Guanahani ou, plus modestement, aux Açores – dans tous les cas complètement à l’ouest…
Mais poursuivons avec mon impéritie en la dévoilant plus en profondeur : le sujet (l’écriture d’un roman) devrait, je crois, en intéresser quelques-uns parmi vous.
Le péché originel que j’ai commis, c’est de ne pas aimer Zola.
Je m’explique.
Zola, techniquement, utilise énormément l’ellipse (c’est du moins l’image que j’en ai mais, comme je suis incompétent, je laisse les spécialistes me corriger au besoin – ça ne changera pas grand-chose à ce qui va suivre) : vous avez, mettons, une grande scène de 50 pages qui se déroule en janvier 1868, puis une seconde grande scène d’à nouveau 50 pages au détour du printemps 1869. Entre les deux, charge au lecteur de comprendre et d’imaginer tout ce qui a pu se passer. Perso, ça, ça m’agace. Mon côté psychorigide a besoin qu’on me dise précisément tout ce qu’il est advenu entre les deux. Remarquez, en soi, mon point de vue peut se défendre, ce n’est pas le problème. Sauf que Zola – qui, lui, est beaucoup, beaucoup plus compétent que moi ! – a très bien compris que, soit il n’avait rien à dire (ce qui n’est pas le cas, bien sûr), soit, s’il se mettait à tout raconter de ce qu’il se passe entre janvier 1868 et le printemps 1869, son roman allait faire 2.500 pages comme celui d’un con (incompétent) en rouge du début du XXIe siècle qui a fini par se noyer avec son canoë gonflable dans l’immensité de l’océan littéraire… Et non seulement il a compris ça, papy, mais en plus, il s’est aussi rendu compte qu’il avait tant et tant à raconter que ça ne tiendrait pas dans un seul roman, et il en a écrit à la place plusieurs, même que ça s’appelle Les Rougon-Macquart…
Moi (je vous renvoie au tout début de la conception de Du champagne, un cadavre et des putes, il y a (on a dit) quasiment quinze ans), j’étais persuadé que j’allais écrire un polar de 150 pages en deux mois emballé c’est pesé, et mon incompétence – encore elle, toujours elle – m’a empêché de comprendre que j’allais avoir tant et tant et tant de choses à dire sur la boîte de Pandore que j’étais en train d’ouvrir qu’il était illusoire, si ce n’est suicidaire (je voudrais vous y voir, vous !, au milieu de l’Atlantique, sur un canoë gonflable dans des vents de 2.500 pages et des creux de quatre tomes !), de vouloir les caser dans un seul roman. Si j’avais eu cette conscience, cette lucidité, cette compétence, si je m’étais dit Là, mon pépère, tu es parti pour quinze ans d’écriture et 2.500 pages !, je pense que, que j’aime ou pas les ellipses zoliennes, je me serais résolu à lui piquer le procédé et/ou à écrire une série de plusieurs bouquins façon Rougon-Macquart en lieu et place d’un seul interminable.
Ce constat posé (schlack ! schlack !, pardon pour mon incompétence, braves gens !), la question est à présent : qu’est-ce que j’en fais (de ce constat) ? Parce que ce n’est pas mon genre de me résigner en baissant les bras. D’où mon idée d’editor’s cut – vous me suivez ?
Dans la mesure où je n’ai pas su utiliser l’ellipse lors de l’écriture, pourquoi ne pas, à présent, couper, disons pour reprendre mon exemple de Zola, toutes les scènes situées entre janvier 1868 et le printemps 1869, charge au lecteur de comprendre et d’imaginer tout ce qui a pu se passer entre les deux ? Après tout, il n’est sans doute pas indispensable de raconter toutes les galères d’Alice à Paris pour comprendre qu’elle est dans la merde, ni tous les week-ends avec Lawrence pour être convaincus qu’ils passent le plus lumineux de leur temps dans des endroits magnifiques, etc., et a fortiori de proposer au lecteur l’intégrale de la monographie d’Alice sur la prostitution pour le convaincre qu’elle l’a bien écrite, et ce, avec une plume radicale !
Vous noterez que mon incompétence – dont je me serais bien passée !, ne me comprenez pas de travers !, mais, après tout, c’est moi, pas vous, qui comme un con ait consumé quinze ans de ma vie en ciré rouge, dans les embruns, à écrire 2.500 pages qui échoueront un jour sur une plage en compagnie de déchets plastique, de poissons morts, de fuel lourd et de sombreros de la mer… – a tout de même du bon. Là où Zola (toujours pour dérouler mon exemple, qu’il soit réellement zolien ou pas) n'écrit que deux scènes (janvier 1868 et printemps 1869), et tant pis si l’une des deux est un peu faible, moi, en ayant commis in extenso toutes les scènes entre les deux, rien ne m’empêche d’aller en piocher une, mettons…, en mars 1868 et une autre en juin 1869, tout en conservant la même technique de l’ellipse entre les deux. Je veux dire précisément que, par exemple, maintenant que TOUS les week-ends de nos amoureux sont en boîte, si je ne dois en garder que deux, autant choisir les deux les plus réussis… Et pareil bien sûr pour ses galères à Paris ou les passages de sa monographie sur la prostitution, etc.
Cela étant, il ne s’agit pas trop simplement d’en faire un best-of. Et encore moins de réécrire le bouquin (ce serait une folie et, malgré les apparences peut-être, tout ce que je vous raconte ici est assez rationnel, et peut-être même pragmatique). Non, mais si vous avez compris un peu précisément tout ce qui précède, alors vous avez saisi, j’espère, à quel point mon analogie avec le director’s cut est pas mal choisie : ce dont on parle ici, c’est d’un nouveau montage du bouquin, façon montage au cinéma. Et ça tombe bien parce que la structure de Du champagne s’y prête parfaitement, avec ses suites de scènes indépendantes les unes des autres (un extrait du journal d’Alice, ou un dialogue Lawrence-Lespalettes en garde à vue, ou un passage de Super-Alice contre les sales putes, etc.) qui, ensemble, dans la continuité, racontent une histoire.
Ne reste plus alors – exactement, je le répète, comme un re-montage au cinéma ! – qu’à couper une scène en partie ou en totalité, puis une autre, puis une autre, etc., jusqu’à ce que le film/livre ait une durée/pagination compatible avec la patience du spectateur/lecteur et une certaine idée de l’efficacité. Mieux même !, on peut en profiter à cette étape pour corriger des déséquilibres et rendre l’ensemble plus réussi (ou moins raté…) : ceux qui connaissent les arcanes du septième art savent à quel point un montage peut presque entièrement déterminer la qualité d’un film ! Concrètement, voici les trois rééquilibrages principaux qu’il me semble judicieux d’envisager.
En un, plus – proportionnellement – de polar (ou, plus exactement, moins du reste…). Non pas que la partie polar soit supérieure au dit reste (bien au contraire !) mais parce que, pour que le procédé On commence par un polar, on bascule vers un roman plus intéressant, eh hop !, on revient au polar, pour que ce procédé fonctionne, la proportion parfaite serait, disons, ¼, ½, ¼. En l’état, 150 pages de polar, 2.000 de la vie d’Alice et 113 pages de retour au polar, on finit par se demander ce que ce roman policier tellement anecdotique en termes de pagination vient bien foutre dans ce bouquin ! Je pense qu’une partie II de, disons…, maximum 750 pages (soit un roman de, maximum, 1.000 pages en tout – c’est l’objectif minimum à atteindre : si c’est pour réduire la pagination de 200 pages, ça n’a aucun sens !) ne rendra pas, en comparaison, superfétatoire au-delà du raisonnable les parties I et III.
En deux, plus d’Alice (parce qu’elle est MerveilleusE, Alice !) et moins de Lawrence intello-chiant qui pontifie sur à peu près tout en cassant les couilles et les ovaires au lecteur·trice qui a (peut-être ?) le sentiment qu’on l’éloigne inutilement de l’intrigue, et ce, pour lui faire trop souvent la leçon, et de façon pédante en plus !
En trois, sur la dernière époque (la prostitution) : moins d’essai et plus de roman, et, par-delà, il me semble clair qu’il faut diminuer drastiquement la pagination de cette partie qui n’a pas trop de raison d’être plus imposante que tout le reste réuni.
Voilà pour le cahier des charges tel que je l’imagine. Mais ça ne veut pas dire que je vais supprimer (bêtement, de façon pavlovienne) toutes les leçons de choses de Lawrence, ni toute la monographie d’Alice, ni, j’y reviens, tous leurs week-ends, etc., même si, sans doute, pas mal de ces scènes seront des bonnes candidates à la suppression. La ligne directrice doit être, il me semble : comment conserver l’essentiel de l’histoire, la… substantifique moelle du parcours d’Alice et ce qu’il a à nous dire, sans sacrifier la majorité des meilleures pages mais en divisant par trois ou quatre la pagination de la partie II ? – sacré défi !
Vous noterez également que ça ne veut pas dire que les passages supprimés, pris un par un, seront mauvais ni même inférieurs à ceux qui ont été conservés ! Sinon les director’s cut n’existeraient pas, pas plus que les bonus des DVD qui proposent des scènes coupées que le spectateur jugera plus ou moins intéressantes en regrettant (un peu, beaucoup ou pas du tout) qu’elles aient été supprimées du film qu’il vient de regarder. Il est même certain que, une fois ce remontage de Du champagne effectué, un paquet de lecteurs se désoleront que, par exemple, la scène du proprio véreux dans le tome I ait disparu, comme les personnages de Madame Karsenty ou du gros Bedu, ou la plupart des week-ends et des scènes de cuisine d’Alice et de son amoureux, ou telle ou telle diatribe de Lawrence, de Pierre Bailly ou de notre héroïne sur un sujet qui les intéresse plus qu’un autre, etc., etc., etc. ! C’est le revers de la médaille de cet editor’s cut…
Sauf que…, sauf que…, si, effectivement, ce nouveau montage imposait la disparition pure et simple de la version intégrale, je serais le premier à vitupérer – et pas qu’un peu ! Vous noterez d’ailleurs que, si aujourd’hui, le director’cut est avant tout un objet marketing, originellement, il a constitué un enjeu autrement plus artistique et conflictuel, témoin par exemple Les Rapaces d'Erich von Stroheim, un film de huit heures que le producteur proposa au public avec un montage de… deux heures, à la grande ire du réalisateur qui vit sa version à jamais perdue… Et je me connais suffisamment (et vous aussi !) pour être certain que, si un éditeur m’avait dit Écoute, coco !, tes 2.500 pages, tu te les mets dans le cul (ou dans la corbeille Windows, ou dans le destructeur de documents : regarde !, juste là !, au fond du bureau !) et on publie ton bouquin en un seul tome de moins de mille pages en balançant tes prises de tête sur le milieu artistique, la prostitution ou la façon de cuisiner les truffes au fond du compost (T’inquiète !, ils sont bien pourris, ces passages : ça fera de l’engrais de qualité…), l’éditeur en question serait rentré chez lui avec un refus véhément de ma part – et, peut-être, quelques blessures corporelles…
Mais là !, je suis tranquille, bro !, les trois premiers tomes du writer’s cut sont publiés (et ne seront bien évidemment pas retirés de la vente !) et, si la version editor’s cut devait voir le jour, rassurez-vous !, je mettrai un point d’honneur à offrir aux lecteurs le PDF in extenso (et peut-être même une version papier ?) de ce qui aurait dû être le quatrième tome. Libre – c’est un mot important, ici comme toujours avec moi – à chacun de préférer l’une ou l’autre des versions. Et même, si ça lui chante, de mépriser celle qui n’a pas ses faveurs. Ou aussi, pourquoi pas ?, de découvrir le roman dans sa version ramassée et que cela lui donne envie de plonger par la suite dans l’interminable intégrale. Ou le contraire. Tout est possible, rien n’est certain…
Oui !, parce que c’est la dernière chose qu’il faut que je vous confie avant d’achever ce post trop long comme un roman de Vaquette avant qu’il ne le remonte : tout ce qui précède, ce n’est pas n’importe quoi, ah çà non !, vraiment pas et de loin !, mais ce n’est encore, à ce stade, qu’une piste de travail, pas une certitude d’ores et déjà actée (c’est d’ailleurs un peu pour ça que je vous en parle ici, pour que certains d’entre vous me donnent leur ressenti, voire quelques arguments bien vus pour m’aider à avancer dans ma réflexion).
Concrètement, je vais attaquer d’ici peu une relecture/correction intégrale des mille et quelques pages de la fin du bouquin (tout ce qui n’a pas encore été publié), puis je vais commencer à bricoler le re-montage façon editor’s cut pour me rendre compte un peu moins mal de ce que ça pourrait donner, et j’ai bon espoir qu’alors, avec les deux versions sous les yeux, la décision m’apparaisse sans trop, trop de doute.
À partir de là, j’attaquerai la publication, pour la fin de l’année 2025, soit, comme prévu, du tome IV (la suite et la fin intégrale du roman tel qu’il est écrit), soit d’une nouvelle version (editor’s cut) du bouquin, à la louche quatre fois plus courte et en un seul tome, avec l’intuition – pas la certitude, je le répète ! – que cela pourrait nous offrir un polar haut de gamme, à la fois juste ce qu’il faut dans les codes du roman policier, mais avec une ambition formelle et une profondeur qui lui permettra de se distinguer, je crois, de la majorité de la production du genre. Et puis, ça fera plaisir à Frédéric Taddeï : contrairement à mon tome I, arrivé à la fin du bouquin, comme dans un vrai polar, le lecteur pourra découvrir le nom de l’assassin…
Ça donne envie à un éditeur ? Non ? Tant pis, ça ne m’empêchera pas d’avancer seul.
À suivre…
Champagne ?
PS : Ah ! Et puis, parmi les mille et uns délires qui occupent mes journées, je me suis dit que je pourrais peut-être proposer (en 2062 ou un peu plus tard ?) un autre remontage avec une autre fin qui dévoilera au lecteur un autre assassin. Mouais…
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Baise ta féministe ! |
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Une vidéo anarcho-masculiniste du patriarcal Vaquette ?
Vous l’avez compris en lisant le précédent post (comment ça, vous ne l’avez pas lu ?, mais je vous ai pourtant ordonné de le faire ! – c’est vraiment la chienlit en France !, vivement qu’un régime autoritaire (et patriarcal, forcément !) remette un peu d’ordre dans le pays !), c’est décidé : je marche sur les traces de Zola !
J’accuse !
J’accuse #MeeToo de me casser les couilles ! Et puis, c’est tout !
(Je sens que ce post est mal parti – tant pis, je continue quand même quitte à m’embourber encore un peu plus : un homme, un vrai, ça ne recule pas devant l’ennemiE !)
Bref, j’ai dans un grand carton – grand comme ma bite ! –, un gros (comme mes couilles…) paquet de notes griffonnées sur des feuilles volantes pour mettre au jour tout ce qui me semble la part plus sombre de #MeeToo (même si ça ne m’interdit pas de reconnaître qu’on ne peut pas, et qu’on ne doit pas !, réduire ce mouvement historique à sa part sécuritaire et puritaine : il est évidemment aussi autre chose de plus lumineux – je le précise, des fois que ça soit entendu par de très rares quelques-un·e·s…).
Eh bon !, je ne sais pas vous, mais moi, je me dis que ces notes pourraient faire un chouette pamphlet drolatique et de bon goût sous la forme d’un bouquin ou… d’une vidéo façon influenceur (anarcho) masculiniste sur YouTube ! (Pour vous dire à quel point ce serait de bon goût, et à quel point je marche décidément sur les traces de Zola (ou alors, je n’ai pas bien compris ?), c’est qu’il devrait y avoir trois ou quatre chapitres qui s’appellent Mort aux Juifs – je me comprends ! (Vous, pas du tout : c’est normal, vous n’avez pas vu la vidéo…))
Disons que ce que j’aurais à dire sur le sujet est assez singulier (attaquer #MeeToo par la gauche, c’est prendre pas mal de gens à revers…) et que, de toute façon, si d’autres pensaient la même chose que moi, ils s’abstiendraient de le proférer publiquement de peur d’être pendus par les pieds après avoir été tondus (et accusé de viol, d’emprise ou (ce qui est pratiquement la même chose ou, là encore, je n’ai pas bien compris ?) d’injure sexiste et sexuelle).
Ça ferait déjà une bonne raison de commettre cette vidéo. L’autre bonne raison – meilleure encore ! –, ce serait d’achever (si tant est que ce soit possible ?) mon suicide social. Je ne sais pas si je suis tout à fait borderline au sens psychiatrique (je laisse le docteur M… poser son diagnostic lors de notre prochaine rencontre), mais il est à peu près incontestable que je cultive, dans mon métier du moins, l’autosabotage. Et avouez que, aujourd’hui, une vidéo anti #MeeToo, ça vaut largement Mort aux Juifs en chanson puis en roman il y a vingt ou trente ans – ah !, si ça se trouve, vous comprenez d’un coup un peu moins mal mes titres de chapitres évoqués plus haut…
Ajoutez à ça que j’ai besoin de cachets : non pas ceux du docteur M…, encore lui, qui ne m’a toujours pas donné de traitement (juste le numéro de la police pour quand on m’attaque chez moi au couteau en essayant de tuer mon chat (c’est vraiment n’importe quoi, ce post…)), mais ceux des intermitteux du spectacle qui permettent, en travaillant, de ne pas avoir à le faire. Et comme Du poignon productions et sa MerveilleusE administratrice sont plus généreuses encore en cachets qu’un psychiatre, bon…, ben…, ça me ferait une excellente raison de plus de jouer au guignol masculiniste qui montre sa bite, ses fringues kaki et son caractère patriarcal devant une caméra…
Mais…, mais…, mais…, de l’autre côté de la balance, comme je ne sais pas travailler vite et mal (ni vite et bien, d’ailleurs : juste trop lentement, tout le temps, sous prétexte de perfectionnisme…), je me connais, mettre en ordre mes notes, structurer a minima ma pensée (ie. décider par exemple dans quel ordre les chapitres Mort aux Juifs doivent s’enchaîner !), répéter un peu mon intervention, me coiffer et me maquiller, filmer la vidéo, la monter et bricoler un générique avec une musique et tout et tout, etc., ça ne va pas me prendre trois jours ni même, probablement, juste trois semaines, et je vais pester au final en me disant qu’en lieu et place d’une millième provo à la con sous forme d’autosabotage, j’aurais mieux fait d’économiser mon temps précieux afin de publier l’editor’s cut de Du champagne et d’avancer sur Tinder – un projet qui me tient autrement plus à cœur ! –, ou, à défaut, quitte à rester scotché sur un banc de montage pour collectionner les cachets – des blancs, des verts, des roses, des bleus, des noirs, des mauves, des gris, des jaunes, et, surtout, surtout, des rouges bien sûr : j'en vois de toutes les couleurs, les cow-boys apprécieront… –, ce ne serait peut-être pas pire que je monte enfin la deuxième partie de notre interview collaborative, ou celle du Centre international de recherches sur l’anarchisme, ou, mieux encore !, la vidéo intégrale du spectacle de La Conjuration de la peur… Sans même parler de l’enregistrement de ma reprise de Je m’voyais déjà avec le Gitan de Shanghai qui attend toujours que je lui envoie la tonalité (mais tu es patient, hein oui ?, Gitan : sois sûr que je ne t’oublie pas – comme le jouait Louis Armstrong : So Little Time (So Much to Do))…
Bref, je me tâte (et pas que la bite et les couilles patriarcales), aussi j’ai besoin de vous : on met ça au vote (et après je décide tout seul) ?
Vous en pensez quoi ? Je la filme ou pas, ma vidéo anarcho-masculiniste ?!
J’attends vos réponses et, si vous me convainquez de la réaliser, vous savez quoi ?, ce n’est pas dit que, derrière, je n’enquille pas, comme un vrai youtubeur, avec une autre (je suis (presque) sérieux) : Comment je suis devenu antisémite ! – histoire de vous parler de Gaza (et de l’underground post-punk russe de la fin des années 1980…).
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C'est Noël ! |
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Je suis tombé (par exemple ici, ici, ici ou là) sur des bâtards de leur race qui revendent, sans scrupule, soit des objets de culte du Grand Mythe vaquettien qu’ils ont glanés à l’époque gratuitement, soit des objets qu’ils ont achetés sur mon site mais… qu’ils cherchent à revendre plus cher à des gens qui ne m’ont pas trouvé sur Amazon !
En soi, je trouve le procédé pas très classe, mais, après tout, qu’un spectateur ou un pigiste prolos se fasse un peu de fric avec un flyer de Philippe Katerine qu’il a ramassé dans une poubelle des Jeux olympiques ou un livre de Despentes que lui a envoyé gratuitement l’attachée de presse de Grasset, admettons… Mais faire péter la grosse (ou la petite, en plus…) caillasse sur le dos d’un raté underground en m’ôtant le Haut-Brion de la bouche, je trouve ça, je l’avoue, assez minable, et même pas mal dégueulasse.
C’est dit.
Bref, si certains d’entre vous jugent que mes vieux flyers, mes vieilles affiches, mes vieux dossiers de presse, etc. – sans compter mes CD ou mes bouquins tout neufs, et dédicacés en prime !, ont une quelconque valeur pécuniaire, eh bien soit !, comme j’ai des stocks gigantesques de tout ça qui encombrent ma maison, adressez-vous directement à Vaquette plutôt qu’à des bâtards sans scrupule !
Alors voilà le deal Red Friday que je vous propose :
Pour toute commande passée jusqu’à la fin de l’année, quel que soit son montant, je glisserai à l’intérieur de l’enveloppe un petit florilège d’oldies but goodies que je réussirai à dénicher dans mon cagibi. Mieux même !, si vous avez envie d’un objet en particulier (sauf le premier manuscrit collector boulonné à la main de JGTàlF : là, ne rêvez pas, je ne sais pas s’il m’en reste plus de deux conservés trop précieusement pour les offrir à quiconque (sauf à la prochaine femme de ma vie (si certaines d’entre vous sont prêtes à vendre leur cœur pour un tel manuscrit, n’hésitez pas : j’adore les folles…)) !), tentez votre chance, j’essaierai de faire au mieux pour vous trouver ça au fin fond de mon bordel !
En plus, promis !, cette plongée dans mes archives ne retardera pas la diligence avec laquelle – comme toujours – je vous enverrai votre commande afin qu’elle arrive à temps sous le sapin pour faire plaisir à vos proches et effrayer mamie – ou le contraire !
Ah ! Et puis, il faut que je vous raconte quelque chose de scrupuleusement authentique ! J’ai achevé d’écrire (cf. le premier post de cette Encyclique) la fin Du champagne à l’automne, sur la Cote, dans un appartement qu’on m’avait prêté. Eh bien !, j’ai été branché un paquet de fois à cause du tee-shirt que je portais, celui de Du champagne justement, tant la phrase qui trône dessus en maîtresse (Heureusement que j’ai plus la classe quand je nique que quand je porte ce tee-shirt !) fait pas mal rire et conduit les messieurs comme les dames à engager la conversation. Je dis ça, je dis rien – mais bon, je serais vous, j’en profiterais pour l’acheter, pour vous-même, et pour l’offrir à toutes les filles et à tous les garçons de votre entourage. Sans rire !, si on assume de le porter, c’est un tee-shirt qui a trop la classe !
Ce soir, ce soir, les enfants : c’est Noël ! (Oui !, après les $heriff, je rends hommage au grand Didier : c’est vous dire à quel point je ne plaisante pas avec ma giga-promo Red Friday !)
Mon banquier et mon caviste vous remercient pour votre munificence !
À bientôt pour de nouvelles aventures,
Champagne!
L’IndispensablE
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